Maïs doux
la pointe de l’automne touche aux feuilles
et affûte
l’haleine blanche
de l’air matinal la rivière parle
en cascade, lente cascade
soulevant
de fines vapeurs
quand la hache mord
un chien aboie
quand le fusil claque
panache
écho des bois vides
en croassant une corneille nous salue
(par la pensée)
tandis qu’on cueille du maïs doux
le champ sa chaleur d’été
s’attarde au fond
de la terre fertile
sur laquelle nos corps se penchent,
tandis qu’une brise vient bercer
le maïs qui se met à bruire et à danser
et la douceur
de l’ondulation qui agite nos grandes sœurs
est pour notre peuple
un rituel sacré.
maintenant que la pluie cogne aux fenêtres
on s’installe à genoux sur une couverture
afin de tresser notre sœur le maïs
et d’en faire sécher les couronnes
en prévision de la saison froide,
à table cet hiver
tout le monde aura
une pensée pour
les petites pousses vertes
celles d’hier
et de demain.
Sweet Corn
the edge of autumn touches leaves
and sharpens
the morning air
white breath the river speaks
in tumbling, slowly tumbling
rising
mists of steam
a biting axe
is a dog bark
a cracking rifle
antlers
hollow ringing woods
a crow graws us welcome
(imagined)
as we harvest sweet corn
the field her summer warmth
still holds
in deep, rich earth
we bend to,
as a running breeze begins
the shushing corn dance
of our tall sisters
and the sweet grace of their motion
is the sacred ritual
of our people.
now, kneeling here upon a blanket
as rain taps lightly the windows,
braiding the sister corn into circlets
to be dried for the season of cold,
at winter’s table
may we all
think upon
the first green shoots
those gone
and those to come.